Avant-propos
La langue tahitienne appartient à la famille des langues austronésiennes dites aussi malayo-polynésiennes parlées depuis Madagascar jusqu’à l’île de Pâques. Elle fait partie du sous-groupe oriental regroupant le maori, le rarotongien, les langues des îles Pa’umotu, Mangareva, Australes et les Marquises.
Dès la fin du XVIIIème siècle, les langues indo-européennes (anglais et français) ont été la source d’apports nouveaux dans le vocabulaire. Depuis l’installation des missionnaires de la London Missionary Society à Tahiti le 5 mars 1797, l’adoption d’un alphabet et la mise en place d’un système d’écriture ont été conçues pour l’apprentissage et l’enseignement du tahitien à travers les premiers ouvrages sortis des presses de la Mission. La langue s’est considérablement enrichie par la suite avec les besoins de la traduction de la Bible en tahitien, grâce à des emprunts aux autres langues comme le grec, le latin et l’hébreu.
En 1951, les programmes radio-diffusés de Radio Tahiti sont écoutés dans tous les foyers de Polynésie jusqu’aux îles les plus éloignées. C’est ainsi que la langue tahitienne prend de l’influence et devient une langue véhiculaire entre les différentes populations des Établissements Français de l’Océanie. Parallèlement, les familles encouragent leurs enfants à adopter une langue de réussite et de promotion sociale, en l’occurrence le français.
Dans les années 70 la société polynésienne prend conscience de la valeur de son patrimoine linguistique. L’Académie Tahitienne (Fare Vāna’a) est créée le 2 août 1972 ; elle édite quatre fascicules d’apprentissage du tahitien (Tā ‘u puta reo tahiti) pour l’aide à l’enseignement et la transmission de la langue aux jeunes générations.
Le 28 novembre 1980, le gouvernement de la Polynésie française décide, par décret territorial 2036/VP, que « la langue tahitienne est conjointement avec la langue française, langue officielle du Territoire de la Polynésie française ». En 1981, l’extension de la loi Deixonne (1951) à la Polynésie française permet l’enseignement du tahitien dans les écoles. En 1982, sur décison territoriale (DT.1021 SE), on introduit l’enseignement du tahitien en maternelle et en primaire en même temps. Le tahitien est devenu matière à option au baccalauréat en 1985.
1. L’activité de communication langagière
L’enseignement du tahitien au collège prend appui sur les savoirs et savoir-faire acquis par les élèves à l’école primaire en tant que langue vivante. Il prend également en compte les compétences des apprenants issues du contact avec la langue et la culture tahitiennes prégnantes dans l’environnement local. Les programmes de tahitien pour le collège se fixent des objectifs établis à partir des niveaux de compétences du Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL), l’enseignant s’attachant à tirer profit de la variété des acquis antérieurs de tout ou partie de ses élèves.
Les activités de communication langagière, motivées et motivantes, sollicitent les compétences linguistiques et culturelles de façon concrète et active : l’élève est acteur de son apprentissage. Les supports proposés, y compris par le biais des Tic, sont de toute nature et en accord avec la maturité des élèves de façon à susciter l’expression personnelle dans une langue authentique.
L’enseignement du tahitien s’inscrit pleinement dans la mise en œuvre des orientations explicitées dans le préambule commun des programmes de collège.
Professeur de tahitien du collège de Hao : Mme Te’ura Camélia MARAKAI.
Vous trouverez le Bulletin officiel N°27 du 05 juillet 2012 relatif au « Programme de l’enseignement du tahitien – Palier 1 du collège » en cliquant ici